Cette fois ça y est, nous avons effectué nos derniers tours de roues sous le maillot floqué du spartiate. Il est temps de faire une petite rétrospective de ces dernières années.

Il faut dire que depuis 2006, il en aura vu de toutes les couleurs, notre guerrier en jupette!

Depuis huit ans, ce beau maillot aura épongé des décalitres de notre sueur, comme lors de ce tournoi à La Tour en 2010, en plein mois d’août, la chaleur était telle que le goudron fondait sous nos roues ! A l’inverse, notre sueur gelait aussi parfois, comme à ce match de championnat broyard en 2009 à Bussy où il faisait -14°. Nous pouvions briser les cheveux saisis par la glace de Jonas.

Notre chandail aura également connu notre sang. Ce noble sport nous aura permis, par l’intermédiaire de coups de cannes, tirs et autres coups de coudes, de buriner un peu nos visages juvéniles.

Notre casque à crête aura goûté à cette sensation salée que sont nos larmes, de joies comme de peines. Car depuis ces huit ans, nous avons connu toutes sortes d’émotions (oui, nous sommes de grands sensibles). Des victoires improbables, à l’arrachée, des  défaites mortifiantes, des retournements de situations. Dans ce contexte, la série contre Wolfurt en quart de finale des playoffs FSIH de 2011 restera gravée dans notre mémoire. L’équipe était allée en terres autrichienne (et oui, c’est là que se trouve Wolfurt) effectuer un véritable holdup lors du premier match avec une équipe réduite, et nous avions retourné une situation désespérée en toute fin de match lors du match numéro deux à Bussy pour finalement nous imposer en prolongation, et ainsi nous qualifier pour les demi-finales du  championnat.

Ou lors de la finale FSHBR de DIII le 3 mars 2012. Nous étions menés 6-3 à vingt minutes de la fin du match, et nous nous sommes réveillés dans les ultimes instants pour finalement nous imposer sur le score de 11-6, notamment en marquant six buts lors des quatre dernières minutes, et ainsi fêter la promotion.

Nous étions comme ça, nous, au Mandement. Faute de terrain et faute d’entrainements, nous n’avions pas de plan de jeu, pas de stratégie, pas de tactique. Tout au feeling. Et il y a des moments où tout fonctionne, et des moments où rien ne va. C’est comme ça. L’apprentissage fut compliqué, et nous avons dû nous accrocher lors de nos premières saisons, car nos adversaires ne nous ont pas fait de cadeaux (A raison du reste, et on ne comptait pas sur eux pour nous en faire!). Car la réputation de Genève dans le reste de la Suisse n’est plus à faire, et nous avons mis un point d’honneur à contribuer à cultiver cette réputation. Mais nous avons réussi à nous faire respecter, par le biais de nos résultats, par notre envie, par notre motivation et notre dévouement, et parfois à l’aide de nos poings. Il nous est arrivé de comptabiliser plus de minutes de pénalité que de temps de jeu en un match, ce qui représente une performance.

Durant toutes ces années, notre fiabilité a été testée, mais n’a jamais été contestée.  Dès maintenant, le club change de nom, change de couleur, mais pas son identité. La venue de notre terrain nous permet de pouvoir enfin bâtir du concret. Les valeurs qui ont  permis au club d’être là où il est actuellement, à savoir la camaraderie, la passion et le café de l’aviation, resteront plus que jamais vivaces et présentes ces prochaines années.

Nous pourrons simplement donner une nouvelle dimension à notre sport, ici, dans notre canton. Depuis le 6 novembre 2009, le IHC Mandement aura participé à 219 matchs officiels de championnat, mais nous avons pu jouer que deux fois sur le sol genevois, à la Queue d’Arve.

C’est sans doute cela, finalement, qui nous faisait le plus mal toutes ces années. Vouloir représenter Genève, mais ne pas en avoir la possibilité. Alors encore une fois, merci à la commune d’Aire-la-Ville de nous en donner l’occasion, nous sommes désormais fiers de porter les trois lettres ALV sur notre nouveau maillot, et nous ferons tout pour que vous le soyez également en nous soutenant au bord du terrain.

Nous sommes des aériens !

Nico#83